Se lancer en affaires, devenir travailleur autonome, être indépendant, partir à son compte, ça implique selon moi de se démarquer. Tout d'abord, par le nom qu'on choisit pour notre projet.
Hypothèses au "on"
Par réflexe, on serait tenter de nommer notre nouvelle aventure simplement - Communications Pierre-Luc Décarie, par exemple. Mais on trouverait ça long, difficile à retenir, peu percutant et à la limite ennuyant.
On opterait probablement dans un second temps pour un nom d'entreprise qui rappelle notre propre nom, puisque, après tout, un travailleur autonome doit mettre son nom de l'avant. PLD communications, Décarie Communications, P.-L. Communications, tout simplement P Communications... et j'en passe. On se rendrait par contre compte non seulement que ces noms d'entreprises peuvent être déjà existants mais qu'ils peuvent également référer, une fois le mot "communications" mis de côté, à un cabinet drabe de comptables. (J'indique ici que je connais des gens qui aiment les chiffres, et qu'ils ne sont pas nécessairement drabes.)
Par ricochet, on déciderait fort brillamment d'éviter un nom d'entreprise avec un jeu de mot - parce que c'est rarement d'à propos dans un contexte ou on veut aider, entre autres, à rédiger. (Exit Communidée, Le Communicactif, Communicaction... qui, avouons-le nous, demeurent des choix très peu séduisants. Je laisse les jeux de mots aux restaurants à déjeuner.)
Dans la suite de notre réflexion, on s'écrierait, ébahi, que la solution consiste en un nom mettant de l'avant les caractéristiques de l'entreprise. Dans le cas présent, des services d'aide en communications internes et externes pour les petites entreprises en développement ou sans département interne. On parlerait d'offrir une alternative d'une qualité plus élevée que ce qu'on peut réaliser à l'interne à un coût plus abordable qu'une agence intégrée. Donc, on sortirait des idées de noms telles que AAA Communications, triple-A Communications, pointApointB (.a.b.) communications, Le Dépanneur Communications, Périscope Communications, In Extenso Communications. La plupart de ces idées existeraient déjà, puis la balance serait éliminée après une analyse approfondie de leur signification ou de l'impact qu'elles obtiendraient.
Par perte de lucidité, on passerait à la difficile étape des noms communs qui correspondent à notre projet. On oublierait momentanément que cela donne un nom d'entreprise où le concept - toujours d'aider des commerces à atteindre une autre pallier - est exploité sans grande subtilité. On finirait par ignorer les idées de Communications Support, Communications Échelle, POUF Communications, Communications Tabouret, Communications Béquille...
Puis, un jour ou une nuit, dans un éclat d'absurdité, on se dirait que le meilleur nom pour notre projet d'entreprise est Bœuf Communications.
Parce que ça ne veut rien dire et que ça veut tout dire.
Parce qu'on veut offrir des communications qui on un effet bœuf, parce qu'on veut procurer des services de qualité AAA (analyse, action, analyse).
Parce que l'offre de l'entreprise est Bidirectionnelle - Optimale - Efficace - Unique - Flexible.
Parce que c'est percutant et que cela n'existe pas déjà.
Parce qu'on peut écrire un texte en utilisant le nom de l'entreprise comme un nom propre; "Le Bœuf offre des service de communication...".
On reprendrait nos esprits le lendemain en doutant de la crédibilité de ce nom et on le présenterait à notre famille, à nos connaissances. On serait ravi que malgré les commentaires de notre père (Je sais pas, tu sais, à cette ère de végétarisme.), de nos amis (Je suis pas certaine de comprendre... | Lol, t'es fucké.), de notre mère (Pourquoi pas "Poulet" tant qu'à y être?), de nous-même (Ça n'a pas de sens, c'est absurde!), hé bien que malgré tout ces commentaires l'idée fasse son chemin et soit appréciée. Sans trop comprendre, on commencerait à aimer ce nom. À ne plus penser à d'autres voies. À travailler sur notre projet en l’appelant quotidiennement ainsi.
Fin des hypothèses
Alors je vous le dit, mon projet se nomme pour le moment "Bœuf Communications". Je l'appelle toujours titre de travail, parce que demeure dans ma tête un questionnement sur ce choix, interrogation que certains partagent probablement.
Peut m'importe, pour l'instant c'est le nom que j'aime, c'est le nom que j'utiliserai pour parler de mon projet.
Au-delà de ce sujet...
Je me dis que ça doit être tellement difficile de choisir le nom de ses enfants.
Je crois que le choix est judicieux, pour les raisons que tu as évoquées. Boeuf communications ce n'est pas un nom que l'on oublie. Tu aurais dû te forcer pour trouver un mot pour le U, tel ultra ou utopique... :p
RépondreSupprimerHaha merci Frédéric j'ai ajusté le tir. Erreur de retranscription!
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